Aquanamorphose

Tempête

Tempête

 

Sur le sentier trempé, les pas se font plus lourds

Le vent souffle, siffle, gifle tout alentours

Les grands pins maritimes s'inclinent, se courbent,

Balayés par le tourbillon des bourrasques fourbes,

 

De l'autre côté du chemin, s'étend à l'infini

Un drap fripé, froissé d’indicibles plis ;

L'océan déchaîné, d'un mouvement incessant,

Galope intrépide, se cabre contre les vents,

 

La mer se soulève en vagues déferlantes

Elle gronde, gonfle, gondole d'une mouvance insolente,

Ouvrant et refermant ses flots si fugitifs

En paquets d'eau puissants, lourds et massifs,

 

Accourant du large, dans un bruit d'avalanche,

La lame éclabousse une écume neige blanche

Qui vient s'étendre, innocente écharpe de mousse,

Donnant à la fureur une allure plus douce,

 

Dans le ciel violacé, un vol de goélands

Semble tendre un filet pour arrêter le vent ;

Les bécasseaux rapides en bande rassemblées

Évitent agilement les rouleaux agités,

 

Au loin se dresse, dans un tissu de brume

Puis disparaît dans un fracas d'écume

Un grand colosse au squelette de pierres,

Phare qui guette de son œil lumière,

 

Là, minuscule face au ressac irascible,

J'hume les embruns de gouttelettes invisibles ;

L'air fouette mon visage d'un vent chargé de sel ;

A cet instant ne reste de moi que l’essentiel.



15/03/2025
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