Aquanamorphose

Un peu de poésie


Tempête

Tempête

 

Sur le sentier trempé, les pas se font plus lourds

Le vent souffle, siffle, gifle tout alentours

Les grands pins maritimes s'inclinent, se courbent,

Balayés par le tourbillon des bourrasques fourbes,

 

De l'autre côté du chemin, s'étend à l'infini

Un drap fripé, froissé d’indicibles plis ;

L'océan déchaîné, d'un mouvement incessant,

Galope intrépide, se cabre contre les vents,

 

La mer se soulève en vagues déferlantes

Elle gronde, gonfle, gondole d'une mouvance insolente,

Ouvrant et refermant ses flots si fugitifs

En paquets d'eau puissants, lourds et massifs,

 

Accourant du large, dans un bruit d'avalanche,

La lame éclabousse une écume neige blanche

Qui vient s'étendre, innocente écharpe de mousse,

Donnant à la fureur une allure plus douce,

 

Dans le ciel violacé, un vol de goélands

Semble tendre un filet pour arrêter le vent ;

Les bécasseaux rapides en bande rassemblées

Évitent agilement les rouleaux agités,

 

Au loin se dresse, dans un tissu de brume

Puis disparaît dans un fracas d'écume

Un grand colosse au squelette de pierres,

Phare qui guette de son œil lumière,

 

Là, minuscule face au ressac irascible,

J'hume les embruns de gouttelettes invisibles ;

L'air fouette mon visage d'un vent chargé de sel ;

A cet instant ne reste de moi que l’essentiel.


15/03/2025
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Les chaumes

Tout en haut du massif, une prairie nommée chaume

Quelques heures durant deviendra mon royaume

Dans les doux pâturages, loin des hommes, de leur faune

S'étendre au soleil et goûter l'herbe jaune.

 

Comme une fraîche haleine, une brise embaumée

Vient caresser ma peau de son souffle léger,

Des notes de senteurs poudrées, douces et ambrées

Parfument délicatement l'air d'un arôme sucré.

 

Dans le ciel azuré d’un camaïeu de bleus

S'effranchent et s'effilochent les nuages cotonneux

Ployant et déployant leurs voilures ouatées

Dessinant dans les cieux leurs formes veloutées.

 

Un oiseau plane au loin et avec lui s'envolent

Mes pensées ; un instant, quitter la terre, le sol

Contempler de plus haut, les champs verts et féconds,

Les prés fleuris, les forêts et les monts.

 

Tourbillonner, pirouetter, virevolter,

De vallons en collines, de montagnes en vallées,

Se perdre et chavirer dans les voilures du vent

Et se fondre aérienne dans un souffle enivrant.

 

Doucement redescendre, revenir au présent

Au silence tout juste troublé par le bourdonnement

D'un insecte se posant juste à côté de moi

En chantant son bonheur tout simple d'être là.

 

Tout à l'heure j'entendrai montant de la vallée

De l'église tout en bas le carillon sonner

Le tintement lointain des cloches d'un troupeau

Quittant les pâturages pour rentrer au hameau.

 

Le soleil affaibli, dorera les vallons

Colorera le ciel d'un rouge vermillon

Avant de disparaître et de clore ce jour

Me rappelant déjà qu'il est l'heure du retour.

 

C'est là dans la nature, là où s'oublie les heures

Que je viendrai encore respirer les parfums de douceurs

Dans le calme touchant de la terre et des cieux

Où tout me semble soudain parfait et délicieux.

 


16/02/2025
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L'automne

Parmi les sentiers, promeneur solitaire,

Je suis d'un pas rêveur les chemins effacés

Jonchés de feuilles jaunes et de rouges pourprés

Qui livrent la senteur du parfum de la terre,

Quel doux trésor de paix, de joie et d'innocence

Là, tout plait à mon âme et tout rit à mes yeux

Dans ce calme touchant de la terre et des cieux

Où tout dans la nature prend à ce moment sens,

Le brin d'herbe qui frissonne, s'abandonnant à l'air

Le duvet d'un chardon qui lentement s'envole

Sur un berceau de mousse, ultime verdure de sol

Et l'ambre qui ternit la dentelle des fougères,

Le bruit clair du ruisseau qui s'écoule et murmure

Au pied des bouleaux blancs au feuillage d'argent

Le tendre rossignol qui termine son chant

Comme un dernier adieu, la fin de l’aventure,

Et puis mes pas s'arrêtent et soudain à mes yeux

Une biche attentive, au lieu de se cacher,

Se suspend immobile avant de se sauver

Dans l'ombre des grands chênes qui règnent sur le lieu

Déjà le jour décline, le soleil pâlit

Et sa faible lumière perce à peine à mes pas,

Une feuille séchée virevolte devant moi

L'obscurité des bois ; bientôt sera la nuit.

 


16/02/2025
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Mon prénom

Isabelle, Isabelle, sortie du ventre maternel

Isabelle, Isabelle, petite fille accidentelle

Etait-ce le prénom de la fille d'un Roi

Ou juste une mode d'autrefois ?

 

Isabelle,mon prénom, mon moi, mon personnel

Isabelle, Isabelle, que j'aurais du entendre comme une ritournelle

Puisqu'il était de mes parents le choix

C'est pourtant de « Zaza », très tôt qu'on m'affubla

 

Zaza, Zaza, devenait donc mon prénom usuel

Zaza, Zaza, ou était passé la « Belle »

Petite fille aux yeux couleur cannelle

Qui jouait les princesses déguisée en dentelle ?

 

Zaza, ainsi, me poursuivit longtemps

Jusqu'au début de l'âge adolescent ;

Était ce alors les bouclettes sur ma tête de linotte

qui me valurent qu'on me nomma « Charlotte » ?

 

Charlotte, Charlotte, jeune fille aux jeans rapiécés

Aux pulls toujours trop grands et aux Kickers usées

Charlotte, Charlotte, tantôt rieuse, tantôt rêveuse

Révoltée à ses heures, et à d'autres amoureuse,,,

 

Charlotte se maria, gardant ce prénom ci

Abandonnant son nom pour celui d'un mari

Puisque pour demoiselle il s'en avère ainsi

Que pour être femme, on perd son nom de fille,

 

Charlotte eut des enfants qui l'appelèrent « Maman »

Et lentement, imperceptiblement,

Les amis d'antan ne l'appelèrent plus

Et « Charlotte » disparut,,,

 

Sur quelques toiles blanches, elle égayait ses heures

Y posant au hasard quelques vives couleurs

il fallut mettre un nom au bas de la peinture

« Isabelle-Charlotte » fut donc ma signature,

 

Puis vint ce temps présent où sur une autre toile

Ce sont des pseudonymes qui maintenant se dévoilent

Ainsi j'allais pouvoir choisir un nom qui me convienne

Ysabel,  comme Yvonne, ma grand-mère et son nom : Nothissen

 

Ysabel fut décliné : Ysa , Ysamie, Ysartiste

Ysabsente,Ysabimée, Ysabysse, Ysatriste

Ysattachiante, on donna à ce prénom tous les contours

et pour quelques uns, je fus BelYsa, Ysadorée, même Ysamour !

 

Isabelle est le prénom de ma naissance

Ysabel est le prénom de ma conscience

Il n'y manque qu'un point sur un i et deux ailes

Pour la retrouver « Elle »,


16/02/2025
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